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Primordial de soutenir la Lettonie
qui préside le conseil de l’Union européenne

Depuis le 1er janvier 2015, la Lettonie préside l’Union européenne. Le fait appelle l’attention sur un pays justement préoccupé par la nouvelle menace russe. Les États membres de l’Union doivent soutenir la présidence lettone, plus encore sa volonté de renforcer le « partenariat oriental » en Europe de l’Est et dans le Caucase du Sud

Article mis en ligne le 15 janvier 2015
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Extraits publiés avec l’aimable autorisation de Jean-Sylvestre MONGRENIER, Chercheur associé à l’Institut Thomas More

 Riga {JPEG}La Lettonie est l’exemple même d’une « petite nation », au sens que Milan Kundera donne à l’expression, condition existentielle qui ne suscite pas toujours l’intérêt des grands États de l’UE. Son histoire témoigne du fait que la menace russe n’est pas le symptôme d’une maladie infantile qui caractériserait le post-communisme. Aussi la présidence lettone doit-elle être soutenue les autres États européens, plus encore lorsque Riga entend œuvrer à l’approfondissement du « partenariat oriental » de l’UE, cette amorce d’une politique étrangère européenne à l’Est.






La Lettonie, un état menacé par la Russie

... / ... Cinq ans après la guerre russo-géorgienne d’août 2008 et l’annexion de fait par Moscou de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, l’agression russe en Ukraine, le rattachement manu militari de la Crimée (18 mars 2014) et l’organisation d’un État fantoche dans le Donbass (la « Novorossia » de Poutine) ont eu un profond impact politique sur la Lettonie, comme chez ses voisins baltes et en Pologne par ailleurs ;

Poutine a franchi une nouvelle étape et confirmé les analyses les plus pessimistes sur la politique étrangère russe (le sommet d’Astana, le 15 janvier prochain, est censé débloquer la situation mais les combats continuent dans le Donbass et Moscou n’a pas cessé de soutenir les séparatistes)



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La sanglante domination soviétique

En août 1939, Moscou contraint la Lettonie à signer un pacte d’assistance mutuelle et à lui ouvrir des bases militaires. Le processus d’absorption est un temps ralenti par l’agression soviétique contre la Finlande (la guerre d’Hiver, 1939-1940). Le traité de Moscou signé, le 13 mars 1940, le processus reprend. En juin 1940, les troupes soviétiques occupent la Lettonie et Moscou désigne un nouveau gouvernement. Seuls le parti communiste local et ses satellites sont autorisés et une République socialiste soviétique de Lettonie est établie. Le 5 juillet 1940, elle est intégrée à l’URSS et la répression s’abat sur le pays : assassinat de 1500 personnes pour décapiter la Lettonie, vagues de déportations dont 15000 personnes dans la nuit du 13 au 14 juin 1941 (Estoniens et Lituaniens sont aussi déportés).

La rupture de l’alliance germano-soviétique et les premiers succès de l’opération Barbarossa (22 juin 1941) renversent la situation. Les troupes soviétiques perdent le contrôle des États baltes et Riga est le siège du Reichskommissariat d’Ostland. Des volontaires lettons rejoignent alors le combat de l’Allemagne hitlérienne contre la Russie-Soviétie, la puissance occupante sur le recul, et deux divisions SS sont mises sur pied.

La propagande de Poutine use encore de ce ressort pour nourrir le thème d’une Lettonie fasciste. Pendant l’occupation allemande, l’essentiel de la population juive est déportée (environ 90.000 personnes).






Manipuler la démographie des états baltes par la domination russo-soviétique et les déportations

En 1944-1945, le retour des Soviétiques s’accompagne de purges, d’assassinats et de déportations. Bien qu’acquises à l’époque de l’alliance entre Staline et Hitler, l’URSS conserve les États baltes à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Comme en Estonie, la part des Russes dans la population de Lettonie s’accroît, afin d’inscrire dans la démographie la domination russo-soviétique. Dans les années 1930, la population de langue russe représentait 12,5% du total, en Livonie intérieure notamment. En 1959, sa part s’élève à 27% et elle représente le tiers du total peu avant la dislocation de l’URSS. On trouve les populations russes à Riga et dans les ports lettons de la Baltique, très importants pour les relations extérieures de l’URSS.



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Le combat des Baltes pour recouvrer leur indépendance

Dans le combat des Baltes pour recouvrer leur indépendance à l’époque de la perestroïka gorbatchévienne, les Lettons sont moins allants que les Lituaniens mais les partisans du renouveau national obtiennent la reconnaissance du letton comme langue officielle (5 mai 1989). La souveraineté d’ État de la république est proclamée le 28 juillet suivant puis, après la percée du Front populaire letton, un processus devant mener à l’indépendance est officiellement lancé (4 mai 1990). Après que Moscou ait violemment tenté de reprendre le contrôle de la Lituanie, lors du « dimanche sanglant »(12-13 janvier 1991) , la Lettonie subit aussi la pression des communistes opposés aux réformes. De conserve, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie décident d’organiser une consultation populaire sur l’indépendance. Le 3 mars 1991, plus des trois quarts des votants font le choix de la pleine souveraineté.

L’indépendance est officiellement proclamée le 21 août 1991, après l’ échec du coup de force mené contre Gorbatchev et les réformateurs au sein du PCUS.






Le retour à l’indépendance

Une fois l’indépendance effective, la Lettonie est confrontée aux multiples défis de la « transition » vers l’économie de marché, la démocratie libérale et l’ouverture à l’Occident.
Nous avons vu qu’ils avaient été relevés et l’histoire post-soviétique de la Lettonie est, à bien des égards, un succès. Pourtant, le voisinage de la Russie est toujours source de difficultés et de tensions. Les ports lettons (Riga, Ventspils) ont notamment pâti de la redistribution des flux d’importations et d’exportations russes vers Saint-Pétersbourg et les terminaux pétroliers du golfe de Finlande, point d’arrivée du Baltic Pipeline System. Le fait ne résulte pas d’une concurrence loyale entre acteurs et entreprises de logistique mais de choix faits au Kremlin en fonction de considérations géopolitiques. Aussi et surtout, la pression de la Russie sur la Lettonie s’exerce à travers la démographie et le pouvoir corrupteur de l’argent. Le poids démographique des Russes, au sens ethnique et linguistique du terme, a précédemment été indiqué, ainsi que les difficultés d’accès à la citoyenneté par méconnaissance de la langue lettone. A l’instar de ce qui peut s’observer en Estonie, qui comporte elle aussi une importance minorité russe, la situation géopolitique intérieure se prête à l’instrumentalisation et à la manipulation. A cela s’ajoutent les capitaux russes investis dans différents secteurs de l’économie lettone et le possible financement de relais politiques sur place. Divers scandales et révélations ont montré qu’il ne s’agissait pas là d’une simple hypothèse d’école.

Territoires lettons perdus lors de l’invasion soviétique de 1939-1940

La résolution du contentieux frontalier entre la Lettonie et la Russie a parfois été présentée comme un signe d’apaisement qui témoignerait de la bonne volonté russe. C’est oublier que le traité russo-letton du 27 mars 2007 signifie le renoncement de Riga à des territoires perdus lors de l’invasion soviétique de 1939-1940, au mépris du traité de Riga précédemment signé entre la Lettonie et la Russie bolchévique (la frontière issue de la dislocation de l’URSS n’est pas celle de 1920). La Lettonie a fait des concessions, au nom du réalisme politique et des intérêts économiques (voir notamment l’importation de gaz russe).

Aussi et surtout, la guerre russo-géorgienne d’août 2008 et l’agression russe contre l’Ukraine, en cours depuis février 2014, témoignent du fait que Vladimir Poutine et les cercles de pouvoir qui gravitent autour du Kremlin ont fait de la « Russie-Eurasie » une puissance revanchiste et révisionniste.

La volonté proclamée de remanier par la force les frontières occidentales de la Russie, d’agrandir son territoire et de mettre en place une Union eurasienne, pensée comme une nouvelle URSS, ne peut qu’inquiéter Lettons et Baltes comme l’ensemble des pays situés sur l’axe Baltique-mer Noire.



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Institut Thomas More {PNG} l’Institut Thomas More, fondé en 2004, est en Europe un laboratoire d’idées et d’opinion indépendant basé à Bruxelles et Paris. Il diffuse auprès des décideurs politiques et économiques et des médias internationaux des notes, des rapports, des recommandations et des études réalisés par les meilleurs spécialistes et organise des conférences, des rencontres et des séminaires sur ses thèmes d’études.

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