Retranscription et images issues de l’ Interview
réalisée le 27-03-2012 par le Cercle-des-Europeens
Interview
Une crise moins dure pour la Lettonie si nous... par Cercle-des-Europeens
Interview de Son Excellence Mme Sanita Pavluta-Deslandes Ambassadeur de Lettonie en France réalisé le 27/03/2012 par le Cercle des européens.
« Pour la Lettonie comme un pays qui n’est pas encore membres de la zone euro il est toutefois très important de savoir ce qui se passe, d’être présent dans ce processus la, dans le sens où tout en étant à l’extérieur de la zone euro, nous avons le but d’y adhérer le plus tôt possible. Actuellement nous avons mis la date de 2014 pour pouvoir devenir membre de la zone euro et pour nous comme pour toute tout autre pays déjà dans la zone euro, il est très important à ce que la zone euro et l’union européenne en général soit une union forte, qu’elle soit compétitive, et que les choses, les décisions s’y prennent de façon efficace et qu’ainsi toute l’Europe soit renforcée à l’issue de cette crise. »
« Chaque institution a son rôle à jouer dans l’union européenne, donc il est clair que dans des situations comme celle que nous avons vu, la commission européenne a certaines initiatives qu’elle peut faire, il y a d’autres choses que uniquement les gouvernements des états membres, les gouvernements nationaux sont en mesure de prendre, et également à décider.
Il nous est important à ce que tout le monde tous les états membres soient associés aux décisions qui nous concernent tous mais en même temps il faut aussi être soucieux à préserver l’équilibre qui existe entre les institutions et surtout respecter les compétences de chacun.
Ca peut paraître tout à fait raisonnable que dans certains cas, dans certaines situations, il y a une consultation préalable qui n’implique pas tous les états membres. En même temps quand les décisions sont prises il faut qu’on puisse être tous présents et tous écoutés. »
« Il y a effectivement un sentiment je dirais un peu nostalgique, comme dans tous les autres états membres qui ont déjà changé de monnaie, il y a un certain attachement émotionnel à la monnaie nationale tout à fait ça existe. En même temps la crise nous a bien montré qu’un pays qui n’est pas une puissance mondiale ne peut pas résister tout seul à ce genre d’événements. La monnaie nationale de la Lettonie est rattachée à l’euro depuis plusieurs années déjà, donc de fait, nous sommes déjà dans la zone euro ; du point de vue de notre liberté de politique monétaire qui donc n’existe presque pas, d’un côté, et de l’autre côté nous avons nous n’avons pas les avantages qui seraient d’être à la table des négociations de la zone euro donc pour nous la question du point de vue économique est très claire, nous souhaitons adhérer à la zone euro et nous souhaitons le faire le plus rapidement possible tout simplement les leçons de la crise ont montré que il est possible que la crise en Lettonie aurait été moins grave si nous étions déjà dans l’union monétaire.
Nous avons été touchés par la crise très sévèrement et plus tôt que les autres pays de l’union européenne, due à des raisons internes, également le gouvernement avait pris des mesures extrêmement courageuses nous avons effectivement perdu près de 20 % du PIB suite à la crise, mais nous sommes déjà en train de remonter la pente nous sommes de retour à la croissance depuis 18 mois déjà, et parmi les pays qui voient leur croissance économique les plus rapides en Europe, tout en sachant qu’avec l’objectf d’adhésion à la zone euro, le déficit budgétaire est déjà passé en dessous du critère de Maastricht »
« La question des Waffen SS est une question très contradictoire et complexe dans l’histoire de la Lettonie et par ailleurs effectivement très compliquée. Ce qu’il faut savoir c’est que ce ne sont pas des gens qui se sont engagés dans la légion, ce sont des gens qui ont été d’un territoire occupé enrôlé de force. Une partie de ces gens-là était persuadée, même la plupart de ces gens-là, que c’était pour eux un moyen de combattre l’union soviétique qui avait occupé la Lettonie avant l’arrivée des Allemands. Donc ce qui se passe au mois de mars, c’est en fait une réunion des anciens combattants qui commémorent leurs camarades tombés au front. Ce n’est pas une manifestation politique malgré les tentatives de certaines forces de manipuler et de présenter cela comme la glorification du nazisme ce qui est absolument faux. La Lettonie étant un pays démocratique autorise toutes sortes de rassemblements sans contrôle idéologique tant que cela ne menace pas l’ordre public. »
« L’idée européenne en Lettonie est une question controversée comme dans la plupart des états membres, c’est-à-dire que d’un côté nous sommes conscients que nous n’avons pas vraiment d’autre choix que d’être tous ensemble parce que séparément nous ne sommes pas assez fort, D’autre part il y a toujours ce ressentiment de perdre un peu de la souveraineté nationale, ce qui, comment dire, très souvent les décisions sont prises à Bruxelles, et les gens oublient qu’elles sont prises par tous les états membres ensemble, par les représentants des états membres ensemble, et qu’il n’y a pas de décision européenne imposée aux peuples, avant que les gouvernements ou les représentants, ou les députés européens qui sont démocratiquement élus, et qui ont par définition cette autorisation démocratique, que ce ne sont pas les autres qui prennent les décisions, nous somme tous ensemble en train de les prendre.
il y a bien sûr un travail qui est fait dans les écoles il y a des programmes pour les professeurs des écoles pour les aider à raconter aux enfants ce que c’est l’Europe, il y a des associations, il y a des agences gouvernementales qui participent à ce travail. »
« La promotion des intérêts lettons bien sûr qu’elle se fait à tous les niveaux il y a d’un côté le travail politique, tout ce qui est les échanges, les visites, les échanges des ministres, les échanges des hauts fonctionnaires d’un côté mais cela n’atteint pas le large public bien entendu. Ensuite le domaine culturel est certainement le domaine où ça passe le mieux et cela atteint un public beaucoup plus large et c’est aussi une langue que tout le monde peut comprendre, et nous avons une musique classique de très haute qualité, nous avons beaucoup d’artistes de très bonne qualité, qui n’ont pas besoin d’être présentés au public français entre autres, donc pour nous c’est toujours une chance de pouvoir présenter les artistes lettons en France et cela a toujours des résultats très gratifiants.
Pour les projets je peux mentionner que Riga sera la capitale culturelle européenne en 2014 donc il y aura forcément beaucoup de manifestations
En tant qu’ambassade c’est très agréable de découvrir, chaque année nous en découvrons d’autres, dont des associations, des groupes de gens qui sont passionnés par la Lettonie et qui le partagent, dans leur village, dans leur ville. Il y a des échanges d’élèves, il y a des échanges de groupe, des échanges culturels, des échanges entre municipalité et l’année dernière entre autres, nous avons fêté plusieurs jumelages qui avaient atteint l’âge de 20 ans. »
« Certainement ce qui est particulier, c’est que, c’est en 1921 et à Paris que les alliés ont reconnu l’indépendance de la Lettonie et des autres pays Baltes, donc il y a un rôle particulier qui a été joué par Aristide Briand [1]
Les relations entre la France et la Lettonie pourraient toujours être plus intenses bien sûr, du point de vue historique la Lettonie n’est pas toujours très bien connue en France, ça l’a été par le passé, ça l’est toujours, donc il y a toujours lieu à améliorer,
Bon la France, clairement pour la Lettonie, c’est un grand pays de culture, un pays qu’il ne faut pas présenter, la Lettonie et les autres pays baltes sont assez méconnus en France, il va de soi que ça contient un certain nombre de clichés, ce qui est assez étonnant à chaque fois quand on dit à quelqu’un quel pays on représente, les gens se sentent obligés de vous dire « Ha , la Lettonie s’est Riga, l’ Estonie c’est Tallinn, la Lituanie c’est Vilnius, donc c’est pour montrer qu’ils connaissent bien, alors qu’en général s’arrête la.
Pour nous ça nous paraît important, d’expliquer aux Français que c’est un pays qui est un pays européen, d’esprit, de mentalité, et cela l’a toujours été, malgré les dernières décennies de l’histoire, et en même temps que c’est un pays riche en culture et ancien, que c’est un pays qui vaut la peine d’être visité, que c’est un beau pays, il y a beaucoup de choses à voir, du point de vue culturel, architectural, naturel aussi »
« Le service de l’action extérieure de l’union Européenne, est un service qui est récent, donc il est clair que c’est un service qui se met en place petit à petit, on ne peut pas s’attendre à des résultats spectaculaires lorsque le service vient de prendre ses fonctions. Il est clair que pour l’Europe, il est important que nous ayons un service commun. Il est important également que nous travaillons main dans la main les services diplomatiques nationaux, avec le service Européen. Il est très important aussi de voir quels sont les points de la valeur ajoutée que ce service peut proposer. Un de ces domaines-là est certainement la coopération consulaire. Pour des pays comme la France qui ont une couverture des ambassades dans le monde entier, ça peut paraître un petit peu moins important et en même temps il y a d’autres états membres qui peuvent certainement compléter ce réseau là, et c’est aussi un moyen pour l’Europe en tant qu’entité, de montrer à ses citoyens l’intérêt réel concret que les citoyens peuvent attendre de l’Europe, donc pouvoir trouver de l’assistance, si vous n’avez pas d’ambassade dans un coin du monde, le trouver de l’union européenne cela peut être extrêmement important, extrêmement bénéfique aussi. »
« A long terme je n’exclut pas en même temps je pense que ça demanderait un niveau de fédéralisme beaucoup plus élevé que ce que nous sommes prêts, nous les européens, non pas les états, mais les européens en général, beaucoup plus d’intégration et beaucoup plus de fédéralisme que ce que nous puissions être prêts en ce moment. Donc je pense que à terme c’est certainement possible, mais je ne pense pas que ça soit une question d’années, je pense que c’est une question de décennies. »
AMBASSADE
AMBASSADE DE LA RÉPUBLIQUE DE LETTONIE EN FRANCE
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